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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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jeudi 8 septembre 2011

Potosi - Bolivie

 Potosi : 4 100 m. d’altitude, on se gèle ! Son nom veut dire tonnerre. C’est une des villes les plus hautes du monde, construite au pied de la montagne Cerro Rico (qui veut dire la montagne riche), une montagne de minerai d’argent qui domine la ville de ses 4 824 m.
Cette ville a été fondée en 1545 pour exploiter la mine, par le roi d’Espagne. La légende raconte qu’un Indien est monté au sommet de la montagne pour chercher son troupeau, et qu’en faisant du feu pour se réchauffer, il a vu des coulées d’argent sous le foyer.
Durant près de 60 ans, l’Europe va énormément s’enrichir grâce aux richesses accumulées par l’Etat espagnol : l’argent extrait de la montagne dans des quantités colossales alimente les caisses de la couronne espagnole qui le dilapidera à son tour en fastes et en dépenses de luxe aux profit des artisans européens.
Un guide nous a dit qu’ils avaient estimé à 55 000 tonnes la totalité d’argent pur, extrait de Potosi, tous les chiffres sont impressionnants. Surtout le facteur humain, car l’argent était extrait par le travail forcé des Indiens. La ville devient rapidement la plus peuplée d’Amérique derrière Mexico, avec au moins 200 000 habitants. Cependant, des millions d’indiens meurent à cause des problèmes respiratoires dus à la poussière dans les mines, lorsqu’ils restent bloqués dans un éboulement, ou dans la fonderie à manier le mercure et les métaux.
On dit que la quantité d’argent extraite de la mine suffirait à construire un pont au-dessus de l’Atlantique pour relier Potosi à l’Espagne, mais les ossements de mineurs y suffiraient également.
Après 1800, l’argent se fait rare, et l’étain devient la première ressource. La ville entame son déclin économique. Aujourd’hui, bien que déclarées épuisées, les mines sont toujours exploitées artisanalement par les habitants, dans des conditions de sécurité toujours désastreuses pour eux.
Nous avons visité la Casa de la Moneda (la Maison de la Monnaie) où il y avait 11 fonderies, 10 d’argent et 1 d’or, où l’éprouvant travail du métal était assuré au départ, par des esclaves venus d’Afrique.
De 1575 à 1773, on frappe les pièces de monnaie manuellement, à l’aide d’un marteau. Les pièces sont irrégulières et leur valeur est déterminée par leur poids. Les Indiens qui fabriquent ces pièces, rognent des morceaux pour récupérer l’argent.
Puis, des laminoirs arrivent par bateau de Séville en 1750 après 14 mois de trajet. A l’aide de ces machines, les lingots sont laminés pour passer de 15 mm d’épaisseur à des feuilles de 2 à 3 mm. Ces laminoirs sont tellement imposants, qu’il faut reconstruire une nouvelle salle, et fonctionnent avec la force de quatre mulets. Les nouvelles pièces de monnaies rondes et régulières, sortiront en 1773. Ces laminoirs seront remplacés en 1869 par des machines à vapeur et en 1909, par des machines électriques.
La dernière pièce de monnaie sortira de Potosi en 1952. Maintenant c’est le Chili qui frappe la monnaie bolivienne et c’est la France qui imprime les billets.
On fait l’impasse de visiter les mines, car nous n’avons pas envie d’être enfermés et le manque d’oxygène nous gêne. De plus, l’activité tellurique monte la température à l’intérieur des mines à 30°. Sur la route, depuis Sucre, il y a une imposante fonderie d’argent construite il y a 25 ans, qui n’a jamais fonctionné, en raison du déclin de la mine, le volume d’argent produit n’est pas suffisant pour justifier la mise en route de cette usine.
Dans les rues, les maisons coloniales aux couleurs vives et les balcons en bois montrent le passé riche autour de la place principale.
Demain, nous partons en 4x4 pour Uyuni et le salar pendant 4 jours, nous ne savons pas si nous aurons accès à Internet tous les soirs, soyez patients, nous vous raconterons cette nouvelle histoire.
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