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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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vendredi 20 juillet 2012

Arrivée à Chobe National Park - Botswana



 J - 8

Dumela,

La veille, dîner spectacle à notre hôtel, où les costumes rivalisent avec certaines créations de mode news âge. Ficelle, paille, bois, laine, sans oublier les plumes qui sont les accessoires indispensables à ces masques se voulant effrayants.  

Ce matin, nous quittons les chutes Victoria et le Zimbabwe. Il ne nous faut qu’une heure de route, perpétuellement droite, pour nous rendre jusqu’au poste frontière du Botswana. Babouins et girafes l’agrémentent. Comme nous l’avions déjà remarqué, l’observation du poste de douane donne une première et souvent juste appréciation du pays. Nous devons d’abord désinfecter nos chaussures en marchant sur du tissu imprégné pendant que la voiture de notre passeur roule dans un bain approprié. Rien de comparable avec le Zimbabwe, où nos passeports ont été enregistré sur une feuille manuscrite accrochée à un piteux bloc-notes. Ici les bureaux sont modernes, individuels, équipés d’ordinateurs et de lecteurs de passeport et le tampon d’entrée est ... rose.  Le pays est riche et cela se voit !
Pensez à nous réclamer nos passeports, nous avons déjà 49 nouveaux visas d’entrées et de sorties.
Sur la route, nous apercevons au loin des baobabs, Le Petit Prince ne serait pas content !
Notre nouvel hôtel se situe à la limite du Chobe National Park - 11 000 km2 - et donne sur la rivière du même nom. Comme d’hab, il est formellement interdit de sortir des chemins et des passerelles aménagées et de quitter nos chambres la nuit venue. Beware of crocodiles and hippopotames, indiquent les panneaux. Les babouins chapardeurs sont nombreux et il faut fermer nos portes. Soleil et chaleur pour cette première après-midi.

À 15 h, nous voilà de nouveau harnachés pour un safari 4x4 et bringuebalés sur les pistes sablonneuses du parc. Le paysage presque désertique nous surprend après la belle végétation du parc Kruger. Les arbres verts ne sont pas nombreux, partout des carcasses de troncs morts jonchent des bancs de sable stériles. Des épineux et des lianes les envahissent et leur donnent des formes fantomatiques. Les éléphants dévastent tout, ils
sont environ 120 à 140 000 dans la région. Ils dévorent 200 à 300 kg de végétation par jour et leur population augmente de 5 % par an. Ils représentent une réelle menace pour l’environnement. Le Botswana a un sacré problème à résoudre pour ces prochaines années avant que le pays ne devienne qu’un vaste désert où les animaux auront disparu. Mais en attendant, profitons du spectacle :

La rivière s’étale et les animaux arrivent, assoiffés après une longue journée.
Les girafes, avant de boire, observent les alentours à la recherche d’éventuels prédateurs. Les pattes écartées elles se penchent et deviennent vulnérables. Les zèbres sont regroupés. Très timides, ils attendent avant de franchir la rangée d’épineux et de se montrer à découvert sur la berge. Le plus courageux ou le plus assoiffé se lance et entraîne le groupe à s’abreuver très rapidement, jetant des regards effarouchés dans toutes les directions.

Les éléphants sont toujours en file indienne. Il faudrait revoir ce terme et désigner plutôt une file ininterrompue, une file éléphantesque. Les petits sont toujours protégés par les adultes de la troupe. L’éducation est familiale et attentionnée. Nous avons le plaisir d’assister au traditionnel bain de boue. Les plus grands montrent l’exemple en s’aspergeant le dos, mais les plus jeunes n’ont pas encore une grande dextérité et ne maîtrisent pas encore très bien leur trompe. Ils préfèrent se coucher dans la boue, se laissant glisser, rouler, jusqu’à ce que les adultes se préparent à quitter le lieu. Mais ils peinent à se relever avec les pattes glissantes et le démarrage peut s'effectuer à plusieurs reprises. Ils ont changé de couleur et brillent. Place maintenant au deuxième bain en s’aspergeant de poussière. Cela a le mérite de bien coller à la peau, de les protéger des parasites, des insectes, des chauve-souris et des coups de soleil qu’ils redoutent.
Des jeunes mâles crient à proximité. La matriarche les a rejetés de leur famille. Devenus assez grands, elle ne veut pas qu’ils s’accouplent avec leurs soeurs ou leurs cousines. Ils pleurent et quémandent de revenir, mais la grand-mère est formelle, ils doivent partir et trouver un nouveau groupe où ils fonderont leur propre famille.

Les multiples oiseaux picorent, fouillent ou pêchent. Nous remarquons l’emblème du pays, le lilac-breasted roller assurément le plus multicolore de tous, ailes de différents tons de bleus, tête verte et orange et gorge rose.
Nous apercevons une nouvelle variété d’antilope, la rouanne, d’une robe noire elle arbore un ventre et un fessier tout blanc. Les babouins et les impalas se regardent, comme s’ils ne s’étaient jamais vu. Les hippopotames partagent la rivière avec les crocodiles.

Le rendez-vous du coucher de soleil nous fait lever les yeux, le ciel prend toutes les tonalités de rouge et l’énorme boule se fait absorber par la terre.

Demain, safari et balade en bateau, mais cela sera une autre histoire.

Tsamaya sentle

Publié à Johannesburg le 26 juillet